The Illness Narratives
à propos
The Illness Narratives est un projet de recherche mené par l’artiste Laurie Charles. Le projet rend visible de nouveaux récits émancipatoires des corps malades en invitant des artistes, auteur.rices, curateur.rices, acteur.rices culturelles à proposer des contributions textuelles.
À travers ma propre expérience de la maladie en dialogue avec celle d’autres artistes, auteur.rices, curateur.rices, acteur.rices culturelles et à partir d’œuvres plastiques, théoriques et littéraires, cette recherche propose de réécrire une histoire des corps malades par la narration subjective, par des récits autopathographiques et les pratiques visuelles. Il est urgent d’ajouter de nouveaux récits à ceux racontés par la société capacitiste et productiviste : une histoire normative et oppressive des corps.
Affirmant que les récits personnels sont des lieux de résistance face à la science médicale, stérile et universalisante, la recherche entend soumettre la part manquante en inversant de manière critique l’histoire dominante par un processus d’écriture. Des narrations plurielles aux langages médiumniques multiples s’opposent au langage hermétique et totalisant de l’analyse biomédicale.
Biographie des contributeur.rices
Bettina Samson (FR, 1978) diplômée des Beaux-Arts de Lyon, vit et travaille à Aubervilliers, Paris. Ses installations in situ, sculptures en céramique et photogrammes se nourrissent de références à des expériences pionnières de la modernité appréhendées dans ses formes subalternes, subsidiaires ou oubliées. Elle est l’auteur de La Vase et le Sel (2019), une installation de commande publique de Bordeaux Métropole à Bègles, sculpture sonore et de vapeur monumentale, in situ et évolutive. A travers les notions de continuité organique, de réversibilité et d’accident, l’artiste se déleste progressivement de l’approche conceptuelle de son travail pour tenter d’en dévoiler peu à peu la dimension cathartique, traduisant l’expérience intime qu’elle fait de manière récurrente, depuis sa naissance, de l’épuisement du souffle et de la survie. Bettina réfléchit aux manières de traduire la radicalité des effets de l’occultation de la douleur, de l’abolition des frontières corporelles et des inégalités de genre alimentées par la médecine. C’est en 2023 qu’elle entame un texte d’auto-fiction, Les Batailles Nocturnes.
Ses expos personnelles les plus récentes se sont déroulées au Parc Saint-Léger Hors-les-murs (Spectral Summer, cur. Leila Couradin, Archives départementales, Nevers, 2022), à la galerie Sultana (Personnages secondaires, Paris, 2021) et au Frac Normandie-Caen (Krypton Series, Caen, 2021). Elle est représentée par la galerie Sultana, Paris.
Georgia René-Worms (FR, 1988, vit et travaille à Paris).
Autrice-curatrice, son travail s’articule autour de deux axes : un axe documentaire dans la lignée d’une épistémologie féministe et un axe narratif. Une pratique allant du commissariat d’expositions à l’écriture en passant par la production d’installations. Depuis 2018 et à partir de son expérience personnelle, elle réfléchit à la possibilité de mettre en place un corpus, autre que celui de la littérature scientifique, pour aborder dans un geste émancipateur l’histoire des corps malades et de leur écologie de vie. Depuis 2022, elle concentre sa pratique curatoriale sur le projet d’exposition et d’écriture Nos corps anarchiques, où chacune des œuvres constitue une forme narrative ou visuelle révélant différentes stratégies de visibilité employées par les artistes et auteurs face à leurs expériences de la maladie. Elle travaille actuellement sur une exposition consacrée à l’œuvre de la photographe britannique Jo Spence.
Son travail a été développé au travers de résidences, d’expositions et de publications au CIAP Vassivière, Via Farini à Milan, Centre d’Art du Parc Saint Léger, Villa Champollion au Caire, Generator-40mcube, Capacete, Villa Arson, Le Confort Moderne, Haus N Athens et Alikinois. Elle a reçu la bourse d’écriture sur l’art de l’Institut national d’histoire de l’art en 2021. En 2024, elle bénéficiera d’un soutien à la publication du Centre national des arts plastiques et d’une bourse curatoriale de Fluxus Art Projects.
Laurie Charles (BE, 1987), vit et travaille à Bruxelles.
Dans ses dessins, peintures, sculptures et vidéos, Laurie Charles met en scène des personnages, des symboles et des situations inspirées du réel ou de récits historiques, dont elle propose une relecture féministe. Ses sculptures domestiques prennent la forme de rideaux et de sculptures en tissu, rembourrées comme des coussins, dont l’agencement vise la création d’un espace domestique. En raison des changements survenus dans son propre corps (maladie auto-immune), elle a depuis quelques années développé un travail d’autofiction. Elle a ainsi entrepris de réécrire une histoire alternative de la médecine à celle qui a été gravée où il est question de soin, de cycles, de désastre écologique, de guérison. Sa façon de travailler est inextricablement liée à son mode de vie, car le personnel est aussi politique.
Elle a exposé, entre autres, au CRAC Occitanie – Sète, Mécènes du Sud à Montpellier, au salon de Montrouge à Montrouge, Terzo Fronte à Rome, au WIELS à Bruxelles, au Grazer Kunstverein à Graz, au CIAP à Hasselt, au Nanjing International Art Festival, au Beursschouwburg et à Komplot à Bruxelles. Ses œuvres font partie de plusieurs collections en Belgique et en France, dont Mu.ZEE à Ostende, le FRAC Ile-de-France à Paris ou encore le Domaine départemental de Chamarande à Chamarande.
Vanessa Desclaux (FR-1981)
Enseignante à l’école nationale d’art de Dijon depuis 2011, Vanessa Desclaux est curatrice et critique d’art. Titulaire d’un doctorat en Curating (Goldsmiths, Université de Londres), elle articule la recherche et la pédagogie à une pratique curatoriale transdisciplinaire. Lauréate avec l’artiste Agnès Geoffray d’une bourse de recherche et de création de l’Institut pour la photographie des Hauts de France en 2023, elles développent actuellement ensemble un projet intitulé elles obliquent elles obstinent elles tempêtent, articulant une exposition, une édition et une conférence performée.
Vanessa Desclaux a travaillé dans différentes institutions artistiques (Tate Modern, Frac Nouvelle-Aquitaine MECA) et a collaboré, en tant que commissaire indépendante, à des projets dans différents lieux en France et en Europe (de appel arts centre, Amsterdam ; If I Can’t Dance, Amsterdam ; Bloomberg Space, Londres ; la Galerie, centre d’art de Noisy-le-Sec ; Frac Franche-Comté ; CRAC Alsace ; RMN-Grand Palais).
Won Jin Choi (KR/FR, 1988) est une curatrice indépendante et enseignante aux Beaux-Arts de Marseille. Elle travaille avec différentes institutions en Europe et mène des initiatives indépendantes. Sa pratique s’articule autour de collaborations avec des artistes, notamment pour des expositions in situ. En intégrant recherche, production et écriture, elle tisse des récits poétiques reliant positions artistiques, lieux et architecture. Depuis 2018, elle est cofondatrice et codirectrice de l’espace d’exposition indépendant Belsunce Projects. Membre du comité curatorial de SYSTEMA, elle coordonne également le programme Écumes en partenariat avec Dos Mares – Centre International de Recherche en Art depuis 2023.
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